Le sujet du filet sur le Grand Prix en CDI revient sur le tapis

S'il y a un sujet qui fait, régulièrement son retour dans l'actualité, c'est bien celui de l'autorisation du filet simple sur le Grand Prix en CDI ; une demande qui semble d'ailleurs davantage venue d'une partie du public que des concernés eux même, peu engagés publiquement dans cette idée.

Du 10 au 13 novembre, Abou Dabi, aux Émirats Arabes Unis, accueillera l'Assemblée Générale de la FEI. A cette occasion, les règlements de chaque discipline verront comme chaque année quelques modifications issues d'un travail engagé depuis plusieurs mois déjà avec les propositions et souhaits des Fédérations nationales. Et, évidemment, le filet simple fait son retour dans les échanges avec une nouvelle demande, portée par les Fédérations suédoise et néerlandaise de le voir autorisé « Compte tenu des circonstances actuelles [...], nous demandons à la FEI de réévaluer sa décision selon laquelle il est obligatoire à partir du niveau CDI 3* et CDIO3* de monter en bride. Nous pensons qu’il est dans le meilleur intérêt du dressage de la rendre facultative et de permettre aux cavaliers d’utiliser un filet s’ils jugent que ceci est dans leur meilleur intérêt du couple. […] »

Le 26 juin dernier, la FEI répondait à la Suède et aux Pays-Bas qu'il n'y aurait pas de changement en 2025 «  comme cela a été communiqué l'année dernière, le DTC (ndlr : la commission dressage) de la FEI a convenu à l'unanimité que l'utilisation du filet ou de la bride est une question technique et non une question de bien-être. Nous comprenons les inquiétudes concernant la perception sociale (médiatique), mais sur ce sujet, [...] la perception et la réalité ne sont pas alignées. Malgré la quantité de travaux pertinents effectués jusqu'à présent, aucune preuve concluante et/ou incontestable n'a été apportée au DTC qui nous permette de parvenir à une conclusion différente. Il convient toutefois de noter que d'un point de vue technique, le DTC est disposé et disponible à faire partie d'une table ronde, qui comprend une équipe multidisciplinaire d'experts de toutes les parties prenantes, pour discuter de l'ajustement correct et de la modernisation éventuelle de la bride. Comme indiqué, sur la base de nombreuses années d'expérience, des données actuellement disponibles et des résultats obtenus, le DTC reste d'avis que l'utilisation de la bride à de haut niveau n'est pas un problème de bien-être. »

Le 21 août, la Fédération allemande, le Club international des cavaliers de dressage et le Club international des entraîneurs de dressage s'emparaient à leur tour du sujet, estimant « nous ne partageons pas l'avis selon lequel l'utilisation d'une bride est une question de bien-être du cheval et qu'une décision doit être prise de toute urgence. Nous soutenons la démarche consistant à organiser une table ronde. Cependant, une condition préalable pour parvenir à une conclusion raisonnable est d'avoir des résultats d'études scientifiques beaucoup plus significatives sur le sujet, notamment sur le rôle d'un mors dans la bouche d'un cheval », tandis que la Fédération suédoise développait quant à elle de nouveaux arguments comme « nous pensons également que rendre la bride facultative et permettre d’adapter l’équipement aux besoins psychologiques et physiques de chaque cheval est essentiel pour garantir l’acceptation de ce sport par le public ».

L'ultime réponse de la FEI dans ces échanges indique « le DTC suggère que ce sujet soit évalué plus en détail au cours de la saison 2025 en encourageant les organisateurs à inclure une épreuve spéciale restreinte pour les athlètes qui souhaitent utiliser le filet en Grand Prix jusqu'au niveau CDI 3*. Les données de ces études aideraient à l'évaluation future du sujet ». Reste à voir comment ceci pourrait être mis en pratique sur le terrains. A suivre donc puisque le sujet est loin d'être clos et semble-t-il en train de faire, doucement, son chemin.

crédit photo : Elke Klostermann de Pixabay