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Laurent Gallice : personne ne doit avoir le moindre regret au soir de la cérémonie de clôture

Ancien cavalier de haut niveau de concours complet, Laurent Gallice était nommé en décembre dernier nouveau directeur du dressage au sein de la FFE et succédait à Emmanuelle Schramm Rossi ; de nouvelles fonctions pour celui qui a aussi par le passé été chargé du Generali Open de France, des championnats de France de toutes les disciplines, du western, du mountain-trail ou encore des Majors de saut d’obstacles. A un an et demi des JO de Paris, Dressprod s'est entretenu avec le nouveau dirigeant de la discipline.

Vous êtes depuis quelques semaines un nouveau venu dans le paysage du dressage. En quoi votre parcours de cavalier, et vos fonctions préalables au sein de la Fédération Française d’Équitation constituent-ils un socle d'expériences pour les nouvelles missions qui sont les vôtres ?


Tout d’abord , le dressage est dans une nouvelle organisation: Jean Morel et moi sur le haut-niveau senior puis Muriel Léonardi toujours sur les groupes Jeunes avec l’aide de Martin Denisot qui supervise le dressage au niveau national. Martin et moi gardons nos missions actuelles.


Je travaille à la Fédération depuis 10 ans, mais, préalablement, j'ai été cavalier professionnel en CSO et en concours complet ; une discipline dans laquelle j'ai été athlète de haut niveau. J'ai monté Badminton et Burghley, j'ai donc une expérience de la compétition dans ces disciplines olympiques. J'ai aussi dirigé le centre équestre de Villeneuve Loubet, avec à l'époque 240 boxes et 1100 licences. Je pense donc avoir une vision assez panoramique des disciplines équestres. Par ailleurs, quand on travaille à la Direction Technique Nationale comme c'est mon cas, on apprend à connaître d'autres sports dont on a pas forcément la culture, ce qui permet de s'adapter, d'avoir de l'ouverture. J'ai effectivement été en charge du western et de l’équipe de France de reining qui a obtenu alors ses premières médailles en championnats et que nous avons emmenés aux Jeux Mondiaux de Tryon. J'estime qu'il y a des choses qui sont transposables peu importe la discipline : c'est ça que je peux apporter.


Quel état des lieux tirez-vous aujourd'hui de la discipline ?


C'est une fonction que j'occupe depuis environ mi-décembre, il est donc encore un peu tôt pour avoir une vision précise. Malgré tout, il y a des cavaliers qui montent très bien et qui, au niveau international, sont parfois peut-être sous-évalués parce qu'ils ne sortent pas assez. Pour se faire connaître, il faut sortir. Nous avons 18 mois pour le faire. Les cavaliers ne doivent pas laisser passer leurs chances de monter les JO, chez eux. Je sais qu'ils travaillent tous beaucoup mais nous devons tous nous y atteler davantage encore.


Comment envisagez-vous votre binôme avec Jean Morel ?


J'envisage ce binôme très sereinement car nous sommes d'accord sur ce qu'il faut faire et notamment que rien ne remplace la compétition. Nous travaillons actuellement sur une nouvelle saison sportive, établie non pas sur un an mais sur les 18 mois qui nous séparent des Jeux, qui privilégiera la compétition et la capacité à répéter la performance. La saison sportive est un document que tout le monde peut trouver sur le site de la FFE. Ce document définit les règles d’accès aux groupes 1 et 2, les aides financières suivant les résultats des chevaux données par la FFE aux propriétaires. Les aides humaines que met en place la FFE pour le dressage sont également évoquées: encadrement technique, vétérinaire, sportif, administratif …


Cela signifie-t-il que les conditions d'accès au Groupe 1 vont changer ?


Les conditions d'accès vont effectivement changer et ne seront plus basées sur des performances sur 12 mois pour intégrer le Groupe 1, mais sur les 4 derniers, avec des minimas qui vont eux aussi évoluer. Tout sera dévoilé dans la saison sportivequi va bientôt être mise en ligne. Un certain nombre de choses vont également être mises en place avec le fond Equiaction pour aider davantage les cavaliers. Des actions vers les propriétaires en plus des aides financières, acteurs essentiels de la réussite sportive dans notre sport, devraient être également mises en place.


Lors de votre nomination, vous avez évoqué des stages pendant l'hiver. Pouvez-vous nous en dire plus ?


Plusieurs stages auront lieu d'ici les JO dont un premier au printemps prochain avec des intervenants de préparation physique et mentale ; des personnes ressources auxquelles les cavaliers pourront ensuite faire appel s'ils en ressentent le besoin. Concernant la technique pure, un intervenant a aussi été identifié et nous demanderons aux cavaliers de venir le rencontrer avec leurs entraîneurs personnels pour que nous parlions tous le même langage car le dialogue est important. Enfin, des juges internationaux seront aussi sollicités pour que les cavaliers puissent dérouler. En attendant ce premier stage, Jean et moi nous rendons chez les cavaliers afin de les rencontrer dans leur environnement quotidien et leur présenter ce que nous souhaitons mettre en place.


Cet objectif olympique est-il pour vous une source de pression ?


C'est forcément une source de pression y compris pour le staff fédéral : nous allons, Jean Morel, Stéphane Fresnel et moi, nous aussi nous préparer mentalement avec un professionnel.


Quel message souhaitez-vous adresser aux cavaliers ?


Si je n'ai plus la pression du sport du haut niveau comme cavalier et que je ne suis plus soumis aux sacrifices du financement de la compétition, je connais cependant tout ça par cœur pour l'avoir vécu personnellement. Côté fédéral, tout le monde est très motivé, il faut que nous soyons donc tous dans cet état d'esprit. Comme je l'ai déjà dit un peu plus tôt, nous avons 18 mois pour tenter de nous qualifier pour la Finale par équipe des JO (ndlr : le Grand Prix Spécial). Personne ne doit avoir le moindre regret au soir de la cérémonie de clôture quant à la quantité et la qualité du travail à fournir dès maintenant pour réaliser la meilleure performance possible.


source : Dressprod, reprise non autorisée sauf autorisation préalable / crédit photo : FFE/PSV


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