Lætitia Lorber : James Bond de Massa a un vrai potentiel pour Paris 2024

Associée à James Bond de Massa, Lætitia Lorber créait le week-end dernier une petite surprise en remportant le Championnat de France des 7 ans. Originaire d'Ebersheim en Alsace, la jeune femme de 27 ans salariée du couple Serre n'est pourtant pas cavalière. Enfin si... Enfin pas tout à fait...

C'est au Mans que le public vous découvrait la semaine dernière après votre victoire dans le Championnat de France des 7 ans avec James Bond de Massa. Quel a été cependant votre parcours préalable ?

Je suis originaire d'Ebersheim non loin de Colmar et Sarlat. Mes parents et mes grands parents ont toujours eu des chevaux. Moi, je faisais du complet avec mon cheval de l'époque qui s'est malheureusement accidenté. J'ai donc commencé le dressage et j'ai longtemps travaillé avec Evelyne Fleck avec qui je suis toujours en contact car c'est elle qui m'a donné le goût de cette discipline.

Après mon Bac, j'ai suivi une licence en gestion et management de la filière équestre à Alençon. En 2015, je cherchais du travail et je suis tombée sur l'annonce pour le poste de groom qu'avaient publiée sur Facebook Arnaud et Anne Sophie Serre. Je souhaitais me lancer dans l’événementiel : j'avais fait un stage à Rosières aux Salines et participé à l'organisation du Grand National, ce qui m'avait beaucoup plus. Ce poste de groom m'a semblé une bonne opportunité pour rencontrer des gens, aller en concours et tisser un relationnel intéressant pour la suite. J'ai donc postulé : même si je ne connaissais pas le métier, c'était l'occasion de montrer que j'avais envie et d'apprendre sur le tas. J'ai donc été embauchée le 1 er octobre 2015.

Comment vous êtes vous retrouvée à monter James Bond de Massa ?

Quand Arnaud a été accidenté (voir ICI), la question s'est posée. Comme je m'entendais bien avec James, la proposition a donc été faite à sa propriétaire, Madame François Niclaus. D'un commun accord, nous nous sommes donc lancés dans cette aventure. Le malheur d'Arnaud a finalement été une chance pour moi (rires) car j'ai aussi fait mon premier Grand Prix avec Alquazar de Massa.

Quel était l'objectif de ces Championnats de France ?

J'avais envie d'essayer d'être sur le podium : gagner me semblait difficile car il y avait un joli plateau, même si Barbara Clément Klinger et Jarina des Vallées étaient finalement absentes (voir ICI) après leur excellent Championnat du Monde.

Après la première épreuve, nous avons regardé les points, fait les calculs, et commencé à nous dire que c'était possible. Le Mans peut malgré tout être un concours regardant pour les chevaux d'autant que nous ne sommes pas beaucoup sortis et que nous n'avions jamais concouru dans un manège.

Quel est la suite du programme pour James Bond de Massa ?

Quand Arnaud sera totalement rétabli, il récupérera James Bond pour le présenter sur le Petit Tour et le préparer pour le Grand Prix car c'est un cheval qui a un vrai potentiel pour Paris 2024. Comme il est très puissant, Arnaud préfère encore attendre un peu avant de le remonter.

Quels autres chevaux montez-vous ?

A l'heure actuelle, Alquazar et James donc, mais aussi Jules Verne de Massa qui appartient à Sylvain et Anne Sophie Massa. Je l'avais déjà un peu sorti à 4 ans (ndlr : et avec qui Lætitia Lorber participait en 2018 à la Grande Semaine), c'est un cheval que j'aime beaucoup avec qui je m'entends très bien.

Comment êtes vous passée de groom à cavalière à .... ? mais qu'êtes-vous aujourd'hui d'ailleurs ?

De 2015 à 2017, je groomais Arnaud et Anne Sophie. En 2017, Vincent Serrano est parti (voir ICI), j'ai donc repris son poste jusqu'en 2019. A cette période, j'avais beaucoup de chevaux à monter, j'allais en concours etc ... il y avait plein de choses à gérer j'ai donc préféré arrêter de monter car il était plus facile de trouver un cavalier supplémentaire qu'un groom. Je n'ai continué qu'à monter deux chevaux l'après-midi. Depuis 2019, je groome et je monte quelques chevaux.

Comment envisagez-vous désormais l'avenir ?

Je ne sais pas, c'est la grande question (rires). Je vis un peu au jour le jour. Il est donc possible que je conserve ce rôle un peu hybride au sein de l'équipe. Nicolas Giraud est également cavalier et nous avons réussi à trouver un système qui fonctionne parfaitement avec celui qui reste à la maison qui monte les chevaux de celui qui est absent.

Travaillez-vous davantage avec Arnaud ou Anne Sophie ?

Je monte aussi bien avec l'un qu'avec l'autre. Nous sommes cela dit tout le temps ensemble et communiquons beaucoup.

Quelles sont maintenant vos ambitions ?

A court terme, et le temps qu'Arnaud soit parfaitement remis, je vais profiter de James Bond de Massa. A plus long terme, j'aimerai trouver un bon jeune cheval et le dresser jusqu'au Grand Prix : ce serait une belle satisfaction.

crédit photo : Les Garennes